mardi 8 septembre 2009

Supprimons les impôts...et remplaçons-les par des taxes !

Je ne sais pas s'il s'agit d'une grande tendance française ou si le gouvernement actuel s'en est fait une spécialité.

Certains avaient déjà souligné l'hypocrisie de ce jeu qui consiste à afficher une volonté effrenée de ne pas augmenter les impôts, fût-ce en période de crise financière et économique sans précédent.
"Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts".
Nicolas Sarkozy, 17 mars 2009.
Pourtant, les Etats-Unis (ces vilains ultra-libéraux) avaient eux-mêmes augmenté lourdement le taux marginal de l'impôt sur le revenu de 25% en 1931 à 79% en 1936 pour répondre à une crise dont la plupart des spécialistes s'accorde à dire qu'elle présente de nombreuses caractéristiques identiques à celle que nous connaissons aujourd'hui.

Non. Nicolas Sarkozy n'a pas été élu pour augmenter les impôts, il ne reviendra donc pas sur le bouclier fiscal, mesure qui a bénéficié à 18 893 bénéficiaires en 2007. Selon un rapport de l'Assemblée Nationale:
2 euros sur 3 payés au titre du bouclier fiscal vont donc aux ménages disposant de plus de 15 millions d’euros de patrimoine. En outre, les 10 % de Français les plus aisés en terme de revenus bénéficient de 83 % des remboursements liés au bouclier fiscal.
Oui, mais voilà, les caisses sont vides. La dette publique devrait atteindre 73,9% cette année, pour atteindre 94% en 2014. Le patrimoine des Français régresse même pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Alors que fait-on? On ne supprime pas le bouclier fiscal, les foyers les plus aisés de France ne sont donc pas mis à contribution. En revanche, le gouvernement crée des taxes. Mais oui, ma brave Madame Michu, des taxes, ce ne sont pas des impôts !
La distinction est subtile, certes mais on ne vous aura pas menti !

Du coup, on s'en donne à coeur joie ! 19 taxes ont été crée depuis 2007, il faudra désormais y additionner la "Taxe Carbone", et maintenant une taxe sur les antennes de téléphonie mobile.

Le pire étant que ces deux dernières ont essentiellement pour but de compenser la perte due à la suppression de la taxe professionnelle.

Je vous invite à réfléchir au symbolisme de telles manoeuvres hautement hypocrites et fortement inéquitables. La taxe professionnelle visait à peu près toutes les entreprises et l'impôt sur le revenu impacte à peu près l'ensemble des contribuables.

De l'esbrouffe, toujours de l'esbrouffe... des inégalités, encore plus d'inégalités.

2 commentaires:

  1. Petit bijou ce billet. Bijou qui fait mal car putain, ils nous prennent vraiment pour des cons.

    Bonne aprésmidi

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  2. Merci mon Faucon,

    Il faut reconnaître que le présent gouvernement n'est pas différent des précédents à ce titre.
    Malheureusement.

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