mercredi 24 juin 2009

Obama europhile au bas mot !

Oui, le jeu de mot est facile et je l'assume.

Je vous faisais déjà part récemment de la décision des Conservateurs anglais menés par David Cameron de se retirer du groupe du PPE, animés par un important euroscepticisme. Or, le Labour actuellement au pouvoir étant à l'agonie, il y a de grandes chances que les prochaines élections législatives du 3 juin 2010 consacrent l'alternance bipartiste. Le Royaume-Uni pourrait bien prendre un tournant eurosceptique ferme dans la mesure où le leader des Tories s'est déjà exprimé nettement en faveur d'un retrait de l'Union Européenne.

Le gouvernement de Tony Blair avait déja affirmé sa vision atlantiste notamment à l'occasion de l'invasion de l'Irak, semant la division au sein de la famille européenne et emmenant dans son sillon des pays comme l'Espagne. Dès lors, les conservateurs britanniques bien mal inspirés voudraient confirmer cet élan en se détournant de sa famille européenne pour embrasser ses cousins d'Amérique du Nord.

Pourquoi bien mal inspirés?

Non pas parce que la crise financière actuelle aurait des raisons de calmer certaines ardeurs pro-américaines, mais bien parce l'actuel gouvernement à Washington ne souhaite pas voir le Royaume-Uni opérer un tel revirement.

En effet, selon le Financial Times, Barack Obama s'est exprimé en faveur d'une Union Européenne unie à l'occasion de questions abordées en matière défense et de sécurité internationale, infligeant au passage un camouflet à David Cameron:

Le message est particulièrement pertinent à l'égard de M.Cameron, comme je l'ai entendu moi-même la semaine dernière. Barack Obama, selon des hauts fonctionnaires américains, croit sincèrement en l'Europe. Mais il n'est pas sentimental à cet égard. Le Président américain n'est pas intéressé dans les arguments théoriques sur l'intégration ou le fédéralisme. Il veut savoir quelle sera la contribution de l'Europe en matière de sécurité mondiale.

(...)

Le gouvernement américain semble réellement perplexe à l'égard de l'enthousiasme de M.Cameron de se retirer de l'Europe. L'hostilité à l'égard de la co-opération démontrée par Liam Fox, le conseilleur conservateur à la Défense, n'est pas passée inaperçue. Si M.Cameron transpose une telle politique au gouvernement, la relation spéciale entre Royaume-Uni et les Etats-Unis pourrait bien devenir soudainement moins spéciale.

L'art de mettre la pression sans trop en avoir l'air. Qui aurait dit qu'un vent d'europhilie pourrait venir du gouvernement américain? Il y a peu, encore personne.

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