lundi 27 octobre 2008

Les politiques et la justice : un mutisme assourdissant

LeMonde.fr relayait les affirmations de Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP et apparemment soutien inconditionnel et parfaitement aveugle, méprisant à l'égard des magistrats:
De son côté, l'UMP a dénoncé, samedi, l'attitude des syndicats de magistrats qu'il a accusé de "corporatisme". Dans un communiqué, son porte-parole Frédéric Lefebvre a estimé que "les magistrats sont les gâtés du budget et leurs représentants en demandent encore plus". Pour le député des Hauts-de-Seine, "un des seuls budgets en hausse en période de crise ne les empêche pas de se plaindre et d'appeler à la résistance la profession pour défendre des enjeux corporatistes".
Réduire la grogne de la justice française aux seules questions budgétaires est parfaitement insultant et démontre l'étonnante capacité du personnel politique en place et de la majorité qui la soutient à jouer la sourde oreille.

Je déplore malheureusement que médiatiquement parlant, les partis politiques français ne s'approprient pas ce sujet essentiel, pilier de notre civilisation.

Tous, aspirés par la crise financière - bien qu'incontournable et invitant à une forte réflexion dans le domaine économique - ne disent mot sur l'état de notre justice et leur soutien ou non au mouvement des magistrats.

La LCR d'Olivier Besancenot dédie un communiqué laconique qui a le mérite d'exister:
- La politique judiciaire sur la sellette.

Communiqué de la LCR.

Le Syndicat de la Magistrature, l’Union syndicale des magistrats organisent une journée de mobilisation, aujourd’hui 23 octobre, pour dénoncer « les dérives » et l’autoritarisme de la ministre de la justice.

D’autres organisations, comme le Syndicat national des Personnels de l’Education et du Social Protection Judiciaire de la Jeunesse (SNPESPJJ-FSU), ont décidé de se joindre à cette journée. Un mécontentement profond a éclaté parmi les personnels pénitentiaires. Le malaise est général dans le monde judiciaire. Le tout répressif, les peines planchers, le désintérêt pour les peines alternatives font exploser les prisons. Plus de 63 000 personnes incarcérées pour 51 000 places. Les cinq suicides intervenus depuis le début du mois, portant à 91 le nombre de suicides en 2008, ne font que souligner une situation déplorable qui vaut à la France de pointer à la 35e place en Europe. Sans compter la condamnation récente, de la France, par la « Cour européenne des droits de l’homme » pour « traitement inhumain ».

Le même aveuglement répressif frappe durement la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Les foyers éducatifs ferment les uns après les autres au profit des centres fermés.

La LCR soutient cette mobilisation. L’empilement de lois toujours plus répressives, la mécanique implacable des peines planchers, la disparition programmée de l’ordonnance de 1945, c’est toujours plus de prisons et de centres fermés. Il faut mettre fin à la spirale infernale du tout sécuritaire, restaurer la mission éducative à l’égard de la jeunesse, développer les peines alternatives, améliorer les conditions de vie dans les prisons avec la mise en place du principe de la cellule individuelle, améliorer les conditions de travail des personnels pénitentiaires, donner les moyens d’un vrai suivi des prisonniers et de leur réinsertion une fois la peine accomplie.

Le 23 octobre 2008.

Le Parti Socialiste titre "Crise financière : propositions contre propositions", "SPECIAL CONGRES - "Le mot du jour" : Europe" puis "La gauche rassemblée face à la crise".

Les Verts se concentrent uniquement sur les problèmes d'écologie.

Mais le plus triste reste certainement le mutisme relatif du Mouvement Démocrate: http://www.mouvementdemocrate.fr/

Pas un mot.

Espérons que dans la réflexion qui est actuellement engagée, la justice et le respect dû à ceux qui la font au quotidien auront pleinement leur place.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de vous identifier ou au moins de signer votre commentaire d'un pseudonyme.

 
blog d'expatrié